Petition en soutien avec Pascual Pichún
Signez cette pétition en tant qu' organisation et envoyez-la par mail à pascualvrij@gmail.com et pascuallibrearg@gmail.com .
Cette pétition sera envoyée aux ambassades du Chili en Belgique et en Argentine.
Les organisations signataires exigent la liberté de Pascual Pichún Collonao, prisonnier politique mapuche (1).
Pascual Pichùn Collonao est un étudiant mapuche de 27 ans de la Faculté de journalisme de la UNLP, Argentine. Il y séjourne depuis 2005, après avoir obtenu des autorités argentines un droit de séjour provisoire. Il est élève en 4ème année du journalisme, collaborateur ad-honorem du Secrétariat des Droits de l’Homme de cette même Faculté et fait partie intégrante de divers projets associés à l'Université. En tant que journaliste, il participe dans divers espaces de communication en rapport avec la défense des droits des peuples indigènes.
Il est accusé d'avoir participé en 2002 à l'attaque incendiaire d'un camion transportant du bois, non loin du village dans lequel il vit avec sa famille. En 2003, il est condamné, au même titre que son frère Rafael à 5 ans et un jour de prison, suite à un procès inéquitable et irrégulier. La loi anti-terroriste a été appliquée, ce qui signifie dans cette affaire des peines trois fois supérieures aux peines de droit commun.
Pascual Pichun s’est réfugié chez ses frères et soeurs transandinos après que le jugement à son encontre ait été rendu. Lors d'une visite à Temuco le 26 février 2010, il est arrêté par le personnel d’intelligence de la police de Temuco et est aujourd’hui détenu à la prison de Traiguen avec d'autres prisonniers politiques mapuches. Parallèlement le père de Pascual à lui-même été condamné sur base de la Loi Anti Terroriste.
Il est nécessaire de rappeler qu’ au Chili, la loi anti-terroriste, héritage du régime pinochétiste (1973-1990) (2) est toujours en vigueur et essentiellement appliquée dans les conflits politiques opposant gouvernement et communautés mapuches. Cette loi est considérée par les organisations de défense des des Droits de l'Homme comme étant le principal outil de persécution et de répression contre le peuple mapuche, dont le nombre de prisonniers politiques s'élèvent aujourd'hui à 70.
Les Communautés dénoncent l'application exclusive de cet instrument normatif contre les actes de mobilisation du peuple mapuche. La condamnation des membres de la famille Pichùn est l'un des cas emblématiques du harcèlement, de la persécution judiciaire et politique de l'État chilien à l'encontre des Mapuches.
* Nous exigeons la liberté immédiate de Pascual Pichun, la cessation du harcèlement quotidien vécu par sa famille et son peuple.
* Nous refusons l'existence de prisonniers politiques en démocratie, liberté à Pascual Pichùn et à tous les prisonniers politiques de l'État Chilien.
* Non à l'application de la loi anti-terroriste.
* Nous exigeons le respect des droits des peuples indigènes qui souffrent de l'existence d'une citoyenneté restreinte, contraire aux valeurs et principes démocratiques.
Notes :
(1)
Les mapuches sont une minorité au Chili. Au total, il y a environ un million de mapuches, ce qui represente 6,8% de la population chilienne. Le conflit entre les mapuches et le gouvernement chilien s'articule autour des questions de propriété de la terre. Les mapuches sont la population originaire de la région Araucanía. En 1881 la population indigène a du céder les territoires les plus fertiles et ont étés cantonnés dans des réserves.
Ces terres ont étés récupérées par les mapuches pendant le régime de Alliende (1970-1973),mais après le coup d'état de Pinochet ces territoires ont étés réannexés. Depuis les années 90, la population indigène est dans un processus visant à récupérer ses terres.
(2)
Cette loi viole manifestement les garanties du procès équitable et permet que des civils soient jugés par des tribunaux militaires utilisant des «témoins sans visage», méthode en contradiction flagrante avec les traités ratifiés par le Chili, parmi eux le Pacte de San José. Cette loi est également en rupture avec d'autres instruments internationaux qui protègent spécifiquement les droits des peuples autochtones tel que la Convention 169 de l'OIT et la Déclaration de l'ONU relative aux peuples indigènes.
Rodolfo Stavenhagen, ancien rapporteur spécial des l'ONU sur les peuples originaires avait déjà recommandé au gouvernement chilien de ne plus utiliser cette loi «contre des faits qui ont un rapport avec la lutte sociale représentée par la restitution de la terre et les légitimes revendications indigènes»